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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Les édifices religieux, cimetières et monuments (1ère partie)

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L’église

De tout temps, le coeur du village s’est trouvé circonscrit dans le périmètre actuel des rues Jean Jaurès et Roger Salengro.

L’emplacement de l’église n’a pas changé au cours des siècles. Bien qu’aucune donnée précise sur la date de la construction initiale ne nous soit parvenue, on peut situer la première édification dans le courant de la première partie du Moyen-Age.

En effet, une charte de l’abbaye de Saint-Aubert nous révèle qu’à la fin de l’année 1173, Gilles, seigneur de Saint-Aubert, avec l’assentiment de sa femme Mathilde et de ses fils Gérard et Gilles, donna à l’église de Quiévy, où il avait élu sa sépulture, tout ce qu’il possédait dans la dîme de Naves et de Cagnoncles.

Son fils Gérard, parti en croisade, contesta à son retour de Jérusalem la donation faite par son père. Comme il avait d’abord donné son accord, il fut absous de la peine encourue par son opposition, à charge pour lui de se rendre chaque année à Quiévy, le jour anniversaire de la mort de son père.(1)

(1) Source: "Les sires de Saint-Aubert " par Alain Baudry. Document communiqués par M. Philippe Barbet, professeur, habitant présentement Saint-Aubert.

Un acte dressé par Évrard, évêque de Tournai, en 1174, notifie la consécration faite en l’église de Quiévy, dédiée à Notre-Dame, et confirme le don fait à la dite église par Gilles de Saint-Aubert.(2)

En 1176, l’abbé de Saint Sépulcre siégeant à Cambrai, s’engagea même à établir trois chapelains dans cette église.

En novembre 1264, l’Évêque Nicolas de Fontaines décida la division des cures de Saint-Hilaire et de Quiévy, avec attributions de terres revenant à chacune d’elles.

Bien plus tard, sur requête présentée par les curé, marguilliers, mayeur et échevins de la paroisse de Quiévy, une autorisation accordée par Monseigneur l’Archevêque de Cambrai, en date du 27 novembre 1732, permettait la démolition du choeur pour en construire un nouveau plus vaste afin d’agrandir l’église dans le but de recevoir toute la communauté chrétienne.

Les frais de construction s’élevaient à 4500 florins de l’époque, payables à l’entrepreneur. 2500 florins étaient à prélever sur les biens et les revenus de l’église, les 2000 florins restants devant être versés à raison de 100 florins par an pendant 20 années consécutives.

Dans cette église agrandie se trouvaient trois pierres tombales.

La première, carrée, de 0,58m de côté, située dans le choeur portait en épitaphe:

" Maître Nicolas Stoquelet, curé de cette paroisse pendant 18 mois, décédé le 7 janvier 1763, âgé de 41 ans. "

La deuxième dalle tumulaire, de 0,70m de côté, située devant la chaire, recouvrait le corps de Jean Philippe Hamel, officier pensionnaire du roi ayant servi dans la gendarmerie, breveté lieutenant de cavalerie 38 ans, ensuite capitaine d’infanterie aux Invalides 14 ans, décédé le 15 octobre 1772, âgé de 73 ans, veuf de demoiselle Anne Marie Jespar, décédée à Avesnes (Hainaut).

A l’extérieur, dans le mur situé derrière le choeur, sur une pierre de 1,15m de haut et 0,75m de large, ornée de flambeaux et des attributs du sacerdoce dans un écusson, figurait l’épitaphe suivante:

" Maître Alphonse Joseph Fissiaux, né à Reghingnies (Recquigny), vicaire de Quiévy pendant 3 ans et 7 mois, mort le 24 janvier 1788 dans sa 33ème année. "

Ces pierres ont disparu lors de la démolition de l’église en 1882. L’édifice aurait été détruit par un incendie qui ne laissa debout que le clocher actuel. C’est du moins ce que nous rapporte la tradition orale.

La reconstruction de l’église qui est celle que nous connaissons aujourd’hui, a commencé le 16 avril 1883, suivant les plans établis par M. Lallemant, architecte à Cambrai, les travaux étant exécutés par M. Louis Blairon de Béthencourt (grand-père de M. François Blairon).

Le coût des travaux s’est élevé à 76 399 francs qui ont été couverts de la façon suivante:

- souscription de la paroisse: 38 970 francs dont 21 000 francs offerts par M. Victor Langrand
- emprunt communal: 19 000 francs
- subvention de l’état: 6 000 francs
- subvention du département: 3 000 francs
- vente d’un immeuble appartenant à la fabrique: 5 100 francs
- vente de matériaux récupérés: 4 329 francs.

La première pierre a été posée par M. Delcroix Léopold, maire de la commune, Maître François Joseph Dauverchain, curé de la paroisse, et Victor Langrand, bienfaiteur de l’oeuvre. La consécration a eu lieu le 27 juillet 1885.

Le 7 mars 1906, lors de l’inventaire des biens de l’église en application de la loi Combes sur la séparation des biens de l’Église et de l’État, de violentes altercations opposèrent les gendarmes et la troupe aux fidèles retranchés dans l’église. Les forces de l’ordre ayant voulu pénétrer manu militari dans le lieu de culte, au cours des échanges vigoureux et brutaux qui s’ensuivirent, un soldat eut malencontreusement un oeil crevé.

Le 11 avril 1920, une plaque commémorative rappelant le sacrifice des combattants morts au cours de la Grande Guerre fut apposée à la fois sur les murs intérieurs de l’église et du temple.

(2) Nous tenons à témoigner notre gratitude à M. Jacques Thiébaut, Professeur d’Histoire Monumentale à l’Université Charles de Gaulle de Lille, pour l’interprétation éclairée qu’il a bien voulu nous communiquer.

L'église de Quiévy telle que l'ont connue nos grands-parents.

Intérieur de l'église de Quiévy

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