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Jacques WAXIN, instituteur honoraire, co-auteur avec Francis BAUDUIN de "QUIEVY, 400 000 ans d'histoire", s'est ici inspiré du bruit régulier et lancinant des métiers à tisser, bruit qui s'élevait du fond des caves et qui a bercé son enfance, pour le restituer à travers ce poème en patois de Quiévy.

Eul' mulquiniun

 

Ta zic ta zac ta zic ta ta zac
Ta zic ta zac ta zic ta ta zac

Si vous passeu dins l'Caimbrésis
Arrêteu-vous danc à Quiévy
C'tot un villach' eud' tisseus d'toiles
Dans des cieux rimplis d'arnitoiles

Eul' tisseur n'est pos un glou-bierque
Eud' ban matin et jusqu'au vierp'
Su l'plincke du qui poss' sin basuwe
Y sacqu' su l'sonnette camme un suwe

Y a béw ouvreu autait qui peut
Y n'a jamais s' n' azibeulteu
Y a béw euss dém'nun camme un diap'
Y'é toudis camme un misérap'

Au fand d'sin treuwe souvint y kint'
Si ça n'avince pos y s'tourmint'
In faisant courir eul' navette
Y n'é pos toudis à s'coyette

Dins l'gayolle qu'ié pindu pré d'li
Un oséwe li tiunt copagnie
Y'é là pou li donnun courach'
Quind y n'a pos l'coère à l'ouvrach'

A Valécinnes iy do porteu
Euss' toile quind al é bun fileu
Pis y va s'rimplir l'estomac
Mau d' "La Grilleurte" dins l'rue des Crats

Vous r'marqu'run bun qu'les gins d'Quiévy
Y n'parl'tent pos camme à Paris
Y sant fiers et y sant capap's
Et leu patois y'é formidap'

Ta zic ta zac ta zic ta ta zac
Ta zic ta zac ta zic ta ta zac

Jacques WAXIN

Les enfants, dont l'esprit de dérision et de moquerie est bien connu chantaient parfois à tue-tête dans les rues :

Ta zic, ta zac, ta zic, ta zac
T'as du brin à t'casaqu'

car, comme dirait un humoriste, si "marcher dedans" porte bonheur, en avoir à sa veste est peut-être aussi un moyen de conjurer le mauvais sort (ou le triste sort dévolu au mulquinier).

En cas de difficulté pour la traduction, consultez le GLOSSAIRE

Pour connaître
Le travail des mulquiniers
Leurs coutumes

Pour en savoir plus sur les Armoiries du corps des mulquiniers
Armoiries du corps des mulquiniers

Pour la bonne marche de l'outil, le tisserand portait un sabot à un pied, et à l'autre une savate plus légère qui lui permettait de fatiguer beaucoup moins.
Avec le pied chaussant la savate, il actionnaitles marches qui mettaient en mouvement les cadres de l'équipage.
Les sonnettes ainsi que les bricoteaux du haut et du bas étaient actionnés par des ficelles.
Sous les deux marches en bois sur lesquelles le pied appuyait un trou avait été creusé pour permettre à chaque marche de descendre plus bas.
Bien sûr, le travail des bras et des jambes devait être synchronisé et coordonné.

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