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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Quelle heure est-il ?
Coutumes et traditions

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Quelle heure est-il ?

Jusque vers les années 1930, il n’existait, au niveau local, aucun moyen scientifique et technique permettant la connaissance de l’heure exacte.

Chaque localité vivait à l’heure indiquée par l’horloge municipale généralement logée dans le clocher. Cette dernière était d’une précision toute relative de sorte qu’entre les différentes communes voisines les décalages et les disparités horaires étaient monnaie courante.

Certes, quelques paysans, proches de la nature, étaient capables de déterminer approximativement l’heure à partir de la position du soleil dans le ciel, et ceci quelque soit la saison. D’autres se fiaient à l’ombre portée des objets ou encore étaient capables de lire l’heure à partir de cadrans solaires ou de gnomons. Mais chacun sait que l’heure solaire n’est pas l’heure officielle.

Déjà depuis la fin du XIX ème siècle, les montres étaient apparues, limitées dans leur usage en raison du coût qui ne les mettait pas à la portée de tous. Cependant ces objets utiles manquaient incontestablement de la précision à laquelle nous sommes à présent habitués.

Or, il faut bien se rendre compte que la question de l’heure était d’une importance primordiale à cause du nombre considérable de personnes travaillant dans les communes voisines et notamment à Caudry.

Il n’était pas rare que les décalages atteignissent 15 et même 20 minutes, ce qui était une préoccupation constante pour le respect des horaires de travail.

Qu’une horloge communale avançât et que celle du village voisin retardât, cela amenait des situations cocasses qui faisaient qu’un travailleur pouvait fort bien être arrivé sur son lieu de travail avant l’heure de départ indiquée par le clocher de sa commune !

Pour limiter l’impact de semblables inconvénients, périodiquement, le garde champêtre de Quiévy se rendait en gare de Caudry afin d’y relever "l’heure officielle" que les chefs de gare se communiquaient régulièrement par téléphone. Progressivement le cour des campagnes françaises se mit ainsi à battre au rythme de l’heure de Paris.

 

Coutumes et traditions

A l’époque où les tisserands étaient nombreux dans la commune, certaines coutumes typiquement locales s’étaient établies dans la corporation. Les horaires de travail, bien que chargés mais libres, permettaient d’observer certaines habitudes traditionnelles qui prenaient vite l’aspect de véritables rites.

C’est ainsi qu’à l’heure du déjeuner, les tisseurs en cave se regroupaient par quartier au pignon d’une maison afin de lier conversation tout en mangeant habituellement, dans un morceau de pain rond préalablement évidé, un oeuf battu à l'aide du couteau. D’autres préféraient un croûton analogue rempli de fromage blanc assaisonné à l’ail et à l’estragon. Cette pause qui pouvait durer une demi-heure permettait la diffusion des nouvelles, l’échange des idées et constituait une détente appréciée par tous. Cette relâche bienvenue pouvait parfois se renouveler l’après-midi, c’était l’instant béni où certains roulaient une cigarette tandis que d’autres bourraient une pipe.

Par les longues soirées d’été, assis sur les marches d’un perron ou sur une chaise, les voisins avaient pour habitude de se retrouver après le repas du soir afin de satisfaire leur besoin de convivialité. Les conversations allaient bon train qui avaient pour sujets les petits potins du village et les commentaires sur les récoltes et sur le temps.

Qu’elles étaient agréables ces soirées apaisantes qui apportaient une détente appréciée après une journée de rude labeur !

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