La
vie rurale
Les jeux denfants
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Le climat général qui règne dans notre commune a beaucoup changé. En effet, pendant la période antérieure à la Seconde Guerre Mondiale, les multiples activités humaines rendaient la vie du village bruyante et animée. Les rues, qui étaient à lépoque pavées de grès, résonnaient du pas ferré des chevaux et du passage des instruments aratoires et agricoles équipés de roues en fer (charrues, extirpateurs, rouleaux etc...) Les fermes, beaucoup plus nombreuses quaujourdhui, occupaient une partie de la main-doeuvre locale et lexploitation des terres nécessitait un va-et-vient quotidien du matériel répondant au rythme des saisons. A cela, il faut ajouter le battement régulier des nombreux métiers à tisser ainsi que les bruits métalliques et les coups de sifflet du train de la Compagnie des Chemins de Fer du Cambrésis. Le roulement des charrois de foin en juin, de céréales en août, de betteraves en octobre, circulant sur les pavés sonores, mêlé aux cris des marchands de marne et de peaux de lapins, aux interpellations des marchands de poissons ou de sable blanc (sabouré), aux exclamations des vendeurs de prunes et de cerises, emplissait les rues dun bruit familier. En automne, le déchargement des chariots de betteraves à la sucrerie se faisait à la main, ce qui nécessitait un certain temps. Lattente des chariots dans la rue de Caudry provoquait une file déquipages qui se prolongeait parfois de la sucrerie jusquà lErclin. Les nombreux chevaux manifestaient leur présence par des dépôts particulièrement appréciés des riverains qui sen servaient pour la fumure des jardins: cétait le temps de lodorant crottin, objet des convoitises et des petites rivalités entre voisins, le ramassage faisant souvent lobjet de compétitions. |
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Les cris des enfants jouant dans les rues participaient, eux aussi à lambiance sonore du village. Les jeux étaient dailleurs collectifs, les jeunes ayant rarement loccasion de pouvoir se divertir individuellement au domicile familial. Parmi les jeux
pratiqués, variables suivant les saisons, il
faut citer en premier lieu: le
"bisco"
encore appelé "al
guisse". Un
joueur était enfermé dans un cercle
tracé sur le sol et devait lancer le
"bisco"
(morceau de bois cylindrique aux
extrémités effilées) en
frappant lune des pointes et en le reprenant
de volée avec "la
batte".
Lancé ainsi, le plus loin possible,
"eul
biskuwe"
était ramassé par lun des
joueurs de léquipe qui essayait, en le
renvoyant, de le faire pénétrer dans
le cercle. - Sil
réussissait malgré les parades du
lanceur, ce dernier avait perdu et cédait la
place à un autre joueur. - Dans le cas
contraire, le lanceur avait la possibilité
de renouveler trois fois consécutivement son
lancer. Après le
troisième essai, le lanceur donnait un
nombre correspondant, selon lui, au nombre de
"battes"
séparant le périmètre du
cercle du point de chute du
"bisco".
Si cette évaluation était admise, le
joueur enregistrait le nombre de points (qui
correspondait au nombre de
"battes").
En cas de contestation, on contrôlait,
à laide de la
"batte",
lexactitude du nombre avancé. Si le
nombre convenait, le joueur obtenait ses points. En
cas de surestimation, la partie était perdue
pour lui. A ce jeu
était attaché un rituel amusant: le
lanceur, avant la frappe, criait
"Guisse
!", les
autres joueurs répondaient
"Batte
!". Très
répandu, ce jeu avait la grande faveur des
jeunes de lépoque. Parmi les autres distractions, citons: - "eul tatahi" qui était un jeu de cache-cache où les joueurs se dissimulaient dans les "carnichaux" ou "muches". - "eul pitotreuw" où chaque joueur possédait un trou creusé contre le pignon dune maison. Un lanceur jetait une balle qui allait se nicher dans lun des trous dont le titulaire devait récupérer rapidement la balle et essayer datteindre lun des autres joueurs en fuite. - "eul dragan". Après la période des moissons, sur les champs libérés, parmi les chaumes, les enfants avaient lhabitude de faire "moteu leu dragan": cétait le jeu des cerfs-volants fabriqués avec de losier en croix recouvert de papier fort. - "eul rognan" était un jeu de porter nécessitant à la fois force et résistance. - Les jeux de billes et la toupie venaient périodiquement distraire la collectivité enfantine par lorganisation de tournois où les équipes rivalisaient dadresse. |
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Par opposition la vie de notre cité est devenue plus calme malgré les nuisances bruyantes et pétaradantes dune circulation automobile intense aux heures de pointe. A certains moments de la journée, ainsi que les dimanches et les jours de fêtes, les rues paraissent bien désertes et bien silencieuses. |
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