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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

La vie rurale
Les jeux d’enfants

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La vie rurale

Le climat général qui règne dans notre commune a beaucoup changé.

En effet, pendant la période antérieure à la Seconde Guerre Mondiale, les multiples activités humaines rendaient la vie du village bruyante et animée. Les rues, qui étaient à l’époque pavées de grès, résonnaient du pas ferré des chevaux et du passage des instruments aratoires et agricoles équipés de roues en fer (charrues, extirpateurs, rouleaux etc...) Les fermes, beaucoup plus nombreuses qu’aujourd’hui, occupaient une partie de la main-d’oeuvre locale et l’exploitation des terres nécessitait un va-et-vient quotidien du matériel répondant au rythme des saisons. A cela, il faut ajouter le battement régulier des nombreux métiers à tisser ainsi que les bruits métalliques et les coups de sifflet du train de la Compagnie des Chemins de Fer du Cambrésis. Le roulement des charrois de foin en juin, de céréales en août, de betteraves en octobre, circulant sur les pavés sonores, mêlé aux cris des marchands de marne et de peaux de lapins, aux interpellations des marchands de poissons ou de sable blanc (sabouré), aux exclamations des vendeurs de prunes et de cerises, emplissait les rues d’un bruit familier.

En automne, le déchargement des chariots de betteraves à la sucrerie se faisait à la main, ce qui nécessitait un certain temps. L’attente des chariots dans la rue de Caudry provoquait une file d’équipages qui se prolongeait parfois de la sucrerie jusqu’à l’Erclin. Les nombreux chevaux manifestaient leur présence par des dépôts particulièrement appréciés des riverains qui s’en servaient pour la fumure des jardins: c’était le temps de l’odorant crottin, objet des convoitises et des petites rivalités entre voisins, le ramassage faisant souvent l’objet de compétitions.

 

Les jeux d’enfants

Les cris des enfants jouant dans les rues participaient, eux aussi à l’ambiance sonore du village. Les jeux étaient d’ailleurs collectifs, les jeunes ayant rarement l’occasion de pouvoir se divertir individuellement au domicile familial.

Parmi les jeux pratiqués, variables suivant les saisons, il faut citer en premier lieu: le "bisco" encore appelé "al’ guisse". Un joueur était enfermé dans un cercle tracé sur le sol et devait lancer le "bisco" (morceau de bois cylindrique aux extrémités effilées) en frappant l’une des pointes et en le reprenant de volée avec "la batte". Lancé ainsi, le plus loin possible, "eul’ biskuwe" était ramassé par l’un des joueurs de l’équipe qui essayait, en le renvoyant, de le faire pénétrer dans le cercle.

- S’il réussissait malgré les parades du lanceur, ce dernier avait perdu et cédait la place à un autre joueur.

- Dans le cas contraire, le lanceur avait la possibilité de renouveler trois fois consécutivement son lancer.

Après le troisième essai, le lanceur donnait un nombre correspondant, selon lui, au nombre de "battes" séparant le périmètre du cercle du point de chute du "bisco". Si cette évaluation était admise, le joueur enregistrait le nombre de points (qui correspondait au nombre de "battes"). En cas de contestation, on contrôlait, à l’aide de la "batte", l’exactitude du nombre avancé. Si le nombre convenait, le joueur obtenait ses points. En cas de surestimation, la partie était perdue pour lui.

A ce jeu était attaché un rituel amusant: le lanceur, avant la frappe, criait "Guisse !", les autres joueurs répondaient "Batte !".

Très répandu, ce jeu avait la grande faveur des jeunes de l’époque.

Parmi les autres distractions, citons:

- "eul’ tatahi" qui était un jeu de cache-cache où les joueurs se dissimulaient dans les "carnichaux" ou "muches".

- "eul’ pitotreuw" où chaque joueur possédait un trou creusé contre le pignon d’une maison. Un lanceur jetait une balle qui allait se nicher dans l’un des trous dont le titulaire devait récupérer rapidement la balle et essayer d’atteindre l’un des autres joueurs en fuite.

- "eul’ dragan". Après la période des moissons, sur les champs libérés, parmi les chaumes, les enfants avaient l’habitude de faire "moteu leu dragan": c’était le jeu des cerfs-volants fabriqués avec de l’osier en croix recouvert de papier fort.

- "eul’ rognan" était un jeu de porter nécessitant à la fois force et résistance.

- Les jeux de billes et la toupie venaient périodiquement distraire la collectivité enfantine par l’organisation de tournois où les équipes rivalisaient d’adresse.

Par opposition la vie de notre cité est devenue plus calme malgré les nuisances bruyantes et pétaradantes d’une circulation automobile intense aux heures de pointe.

A certains moments de la journée, ainsi que les dimanches et les jours de fêtes, les rues paraissent bien désertes et bien silencieuses.

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