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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Les personnages célèbres

| Lucien Besin | Auguste Herbin | Lily III |

 Ayons une petite pensée pour les hommes de la Préhistoire, nos ancêtres, dont la dextérité et l’adresse ont laissé, à travers la taille de nombreux silex, le témoignage d’une organisation sociale relativement évoluée.

Outre François de Quiévy, précédemment cité, l’époque contemporaine nous a laissé le souvenir de l’adjudant mécanicien Lucien Besin dont l’exploit fabuleux reste gravé dans l’histoire aérienne. Une stèle, implantée sur la grand’place de notre village et dédiée à la mémoire de notre concitoyen, rappelle le raid Paris-Tokyo de renommée mondiale.

 

L'adjudant Lucien Besin

Partis de Paris le 24 avril 1924, le Capitaine Pelletier d’Oisy et son fidèle mécanicien, l’Adjudant Besin, couvraient le premier jour, en moins de 11 heures, les deux mille kilomètres les séparant de Bucarest. Le 25, ils franchissaient en 8 heures les 1450 km de Bucarest à Alep, établissant ainsi la liaison France-Syrie en 35 heures de temps réel dont 19 de vol. La traversée de l’Asie mineure, troisième étape de 850 km, d’Alep à Bagdad, fut très pénible en raison des remous violents. Sans désemparer néanmoins, nos aviateurs poursuivaient leur route jusque Karachi où ils arrivaient le 29 avril au soir.

La révision du moteur et quelques menues réparations - les premières depuis 7000 km - les retardèrent jusqu’au 3 mai. Une nouvelle étape de 7 heures les menait à Agra par une température torride de 42 degrés et de violents remous de chaleur.

L’arrivée à Saigon par Calcutta, Rangoon et Bangkok, fut retardée par suite d’une déchirure à la toile du plan supérieur qu’il fallut réparer à deux reprises. Cependant, le 11 mai -après 18 jours de voyage et 70 heures de vol, Pelletier d’Oisy et son compagnon atterrissaient à Saigon et, le 13, parvenait à Hanoi.

La route de l’air fut reprise le 18 mai, après vérification de l’appareil, pour l’étape Hanoi-Canton-Changai, soit 2460 km en 16h15mn de vol.

Un malheureux capotage survenu à l’atterrissage, mit hors d’état leur Bréguet 19. Le gouvernement chinois leur prêta un Bréguet 14 avec lequel nos amis purent couvrir les 4800 km les séparant de Tokyo.

Les conditions matérielles moins favorables nécessitèrent en effet de la part de l’équipage beaucoup de ténacité et d’efforts. Des difficultés provoquées par les autorités chinoises des provinces rivales qui interdisaient le survol de leur territoire, durent être surmontées.

Ayant quitté Shanghai le 29 mai seulement, nos deux héros atterrissaient le même soir à Pékin, distant de 1300 km, puis à Moukden, le 2 juin, à Haï-Djou le 3, à Taï-ku le 5, à Osaka le 8, à Tokyo enfin le 9 juin, où on leur faisait une inoubliable réception.

Cette merveilleuse randonnée est demeurée dans les annales de l’aviation. Le Daily Telegraph écrit à l’époque: "C’est une merveilleuse page dans l’histoire aérienne et, quelles que soient les pages qui viendront s’y ajouter à l’avenir, il est peu probable qu’on oublie jamais la grande aventure du Capitaine Pelletier d’Oisy et de l’Adjudant Besin."

Une réception mémorable des aviateurs du raid eut lieu à Quiévy, le dimanche 7 septembre 1924, le tout terminé par un grand feu d’artifice et un bal populaire.

Le capitaine Pelletier d'Oisy et l'adjudant-mécanicien Besin

 

Le peintre Auguste Herbin

Un autre esquiévin, particulièrement illustre pour le rôle qu’il a joué dans le foisonnement pictural de ce vingtième siècle, est sans conteste le peintre Auguste Herbin, né à Quiévy le 29 avril 1882 et mort à Paris en 1960.

Sa peinture qui accorde tout d’abord une place prépondérante à la couleur, subit l’influence géométrisante de Cézanne à partir de 1910. Bien qu’il se tienne à l’écart des manifestations cubistes, ses paysages et ses natures mortes accusent une volonté de mettre en valeur les volumes au prix d’une simplification marquée de la composition. Mais c’est à partir de 1917 qu’il atteint à une formule personnelle d’utilisation du cubisme "synchronétique" : l’architecture dépouillée des plans s’oriente nettement dans une direction abstraite. Peu à peu des rythmes circulaires apparaissent dans sa peinture et dans de curieuses constructions de bois polychrome. De 1922 à 1926, Herbin retourne à une figuration sommaire. C’est en 1927 qu’il découvre dans une certaine abstraction géométrique rigoureuse sa voie véritable, qu’il explorera jusqu’à sa mort. Il fonde le mouvement "Abstraction-Création" auquel se joint Mondrian. Herbin publiera en 1949 son livre: "L’art non-figuratif non-objectif ", somme théorique de ses recherches.

"Herbin fut un travailleur obstiné, méthodique, solitaire. Très scrupuleux dans ses exigences personnelles, il a suivi l’évolution de la peinture moderne, de l’Impressionnisme à l’Abstraction géométrique, avec le souci constant de se créer un vocabulaire de formes extrêmement simples, le meilleur exemple, sans doute, de ce que l’implacable fascination de la plastique pure peut inspirer aujourd’hui à un peintre." Voilà les paroles qu’Herbin a inspirées au critique d’art A. Jouffroy.

Ce grand artiste est né à Quiévy dans une modeste maison de la Rue Roger Salengro, au numéro 10. Cette habitation est actuellement la propriété de M. Robert Méresse.

Certaines oeuvres, et non des moindres, de notre concitoyen sont actuellement visibles au Musée Matisse de Le Cateau. A ce sujet, il est intéressant de noter qu’une autre artiste originaire de Quiévy et qui a été l’élève d’Auguste Herbin, Mme. Geneviève Claisse, a également des oeuvres exposées dans ce même musée.

Un regard de peintre (1954)*

 

Lily III

Parmi les célébrités locales, qui se souvient encore de l’illustre Lily III qui défraya les chroniques agricoles nationales et même internationales ? Mais qui était donc cette vedette des concours agricoles ?

Il s’agissait d’une brave et bonne vache laitière de race hollandaise frisonne pie-noire, appartenant à M. Jean Mercier, éleveur au chemin de Viesly à Quiévy.

Avec ses 800 kilos, elle avait donné lors du concours de Compiègne en 1931, 90kg350 de lait avec 3kg864 de beurre en 48 heures, ce qui constituait, pour l’époque, une performance tout à fait exceptionnelle.

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