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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

L’Erclin, les moulins

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L'Erclin 

Les sources et l’utilisation de l’énergie à des fins multiples ont toujours été une des préoccupations majeures de l’humanité: l’homme d’abord, l’animal, l’eau et le vent ont été jusqu’au milieu du 19ème siècle les seules possibilités énergétiques offertes et employées suivant les époques.

Le contexte hydrographique de Quiévy n’a permis aux hommes que l’utilisation de la force du vent, l’énergie hydraulique couramment mise en ouvre dans d’autres vallées de la région étant impossible dans la vallée de l’Erclin. Citons, pour exemple, les moulins à eau de Saint-Python, Saulzoir, Saint-Benin etc...

Et pourtant, si l’Erclin manque actuellement d’eau, le lit de cette rivière autrefois assez large a été alimenté au cours des périodes géologiques antérieures par de nombreuses sources issues de ses berges. Par ailleurs, cette rivière jadis importante, drainait les eaux pluviales venant d’Inchy, de Fontaine-au -Tertre et du Jeune Bois par l’intermédiaire de différents riots dont les plus connus sont ceux de "la Couture" et de "Pénival". Avant 1914, on pouvait encore pêcher des "épénonques"(1) (épinoches) dans le courant de ce cours d’eau.

A ce sujet, l’hydrographie du lieu ayant été modifiée par suite de la couverture rendue nécessaire de l’Erclin, il y a peut-être lieu de se demander quelles pourraient être les conséquences de pluies torrentielles provoquées par des orages brusques et violents?

Le pont de la rue de Caudry (actuellement rue Jean Baptiste Lebas) ayant été miné et détruit en 1918 lors du retrait des troupes allemandes, sa reconstruction eut lieu en 1919-1920. A l’époque, il était possible de passer avec un tombereau sous la voûte de l’ouvrage reconstruit.(2)

 (1) " épénonques ": en dialecte patoisant local, ce terme qui désigne une épinoche est également utilisé pour désigner une personne malingre ou de faible constitution.

(2) Notons que le pont du chemin de Viesly, sous lequel passait le chemin de fer du Cambrésis a également été détruit lors du départ des Allemands en 1918.

 

Le pont de la rue de Caudry détruit en 1918.

Les moulins

En cet heureux temps, un mince filet d’eau, alimenté par les sources de la Maladrerie et surtout par celles de la Nation, coulait encore dans le lit de notre rivière. Les points d’eau de la Maladrerie ont tari vers les années 1930-1935 par suite de la baisse du niveau de la nappe phréatique, baisse attribuée à la forte consommation d’eau de la râperie (localisée à l’emplacement de l’ancienne sucrerie devenue aujourd’hui les Établissements Maillard)

Avec l’aménagement de l’Erclin ont disparu les libellules, les tritons, les cabus (têtards), les grenouilles et les crapauds qui charmaient les oreilles des riverains, les nuits d’été, de leurs monotones et lancinants coassements.

En ce qui concerne les moulins à vent, ils étaient nombreux sur le territoire de la commune. On en a compté au moins sept:

- un moulin de pierre au Chemin de Viesly, en face du cimetière

- un moulin de bois, construit et exploité à l’origine pour le compte d e l’archevêque de Cambrai, dit dans le passé "Moulin de Quiévy", par opposition au moulin de pierre actuellement encore existant et dit "Moulin de Saint-Hilaire".

Ce "meulin d’buw" dont la construction remonte au 18ème siècle appartenait en 1809 à Mme. Watremez, veuve Antoine, meunière à Quiévy.

Édifié tout d’abord à l’extrémité de l’actuelle Rue de l’Erclin, il a été déplacé vers 1850 pour être implanté dans l’angle formé par l’actuel chemin du Moulin et le chemin de terre conduisant au quartier de la Nation.

Sa destruction est intervenue en 1905.

- un moulin dit "Jérôme", qui se dressait à l’angle formé par la route de Bévillers et le chemin conduisant à Boussières.

- un moulin de pierre dit "moulin de Saint-Hilaire" à l’époque de sa construction et actuellement en ruines.

A l’origine, "le 21 novembre 1539, l’abbaye de Saint-Sépulcre de Cambrai cède à Nicaise Quennesson, meunier à Igniel (terroir d’Estourmel), 3 mencaudées de terre où il y a une motte (un monticule) pour y construire à ses dépens ung moulin à vent tel que pour porter 64 pieds de voilée équispé comme cestuy (celui) d’Igniel, avant la Saint Rémy 1540 ".

En 1597, Michel Mercier de Quiévy et Françoise Beauvillain, sa femme, prenaient à bail le moulin pour 27 ans.

En 1637, le moulin brûlait et était ruiné par suite des méfaits de la Guerre de Trente Ans.

Le 21 avril 1644, Jacques Le Roy, meunier à Quiévy et Jaspard Carré, son beau-frère, prenaient à leur tour à bail pour 36 ans le moulin, à charge pour eux de le reconstruire.

Ce nouveau moulin occupait à la base un diamètre de 7,46m et au sommet de 6,84m. Sa hauteur était de 8,70m. La dimension des deux meules était, pour celle du dessous de 2m de diamètre sur 0,16m d’épaisseur, et pour celle du dessus de 2m de diamètre sur 0,23m d’épaisseur.

L’exploitation de ce moulin, sis sur le terroir de Saint-Hilaire, donna lieu à de nombreux litiges entre les moines de l’abbaye de Saint-Sépulcre résidant à Saint-Hilaire et les habitants de Quiévy qui y faisaient moudre leur grain contre paiement d’une redevance qu’ils supportaient mal et qu’ils remettaient sans cesse en question.

- un moulin à huile existait à Herpigny.

- un deuxième moulin à huile, rue du Sac (rue Émile Watremez), attenant à une houblonnière, appartenait à Jacques Bauduin, mayeur (maire) et censier de l’Abbaye de Saint-Croix dépendant de Cambrai.

- un dernier moulin à huile dressait sa silhouette au sommet de la côte de la route conduisant à Caudry (ferme Bricout).

Ces trois derniers moulins servaient à la fabrication des huiles de lin, de colza et d’oeillette. On les appelait les "torjos".

Photo de gauche :
Le moulin de bois (avec en arrière plan le moulin de pierre actuellement en ruines)

 

Photo de droite :
Le moulin de pierre

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