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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Historique des noms de rues

| Origine du nom de la rue des CratsPhotos des rues de Quiévy vers 1900 |

La configuration des rues de notre village n’a guère changé au cours des siècles. Il existe aux archives départementales du Nord des plans très précis établis en 1784 et 1785 par les abbayes de Sainte-Croix et de Saint-Sépulcre de Cambrai qui attestent de cette réalité. Il est intéressant de noter que le cour du village s’est toujours situé le long des rives de l’Erclin et des actuelles rues Jean Jaurès et Roger Salengro, l’emplacement de l’église étant resté le même depuis l’origine.

Contrairement à l’opinion communément répandue, aucune abbaye n’a jamais existé à Quiévy. Les anciens désignaient la ferme qui occupait l’emplacement de l’actuel SHOPI sous le nom de Sainte-Croix. Ce lieu n’a jamais été, en réalité, que la cense (ferme) de l’abbaye.

De cette cense dépendait également une propriété qui s’étendait de l’ancienne boulangerie Watremez jusque -et y compris- l’ancien cinéma "Le Week-end".

D’ailleurs, l’un des censiers de cette ferme a été, en 1725, Jacques Bauduin qui était également mayeur de la commune.

L’abbaye de Saint-Sépulcre possédait, quant à elle, les propriétés actuellement situées entre la rue Jean Baptiste Lebas, la rue Émile Mercier et la Rue de la Place. Par ailleurs, des bâtiments lui appartenant reliaient la rue Jean Jaurès à la rue Roger Salengro, à hauteur de l’habitation occupée présentement par M. et Mme. Lecomte. Un passage permettait l’accès aux deux rues.

En 1785, l’atlas de la dîme de Quiévy pour l’abbaye de Saint-Sépulcre et le chapitre de Sainte-Croix fait état de la répartition suivante des propriétés donnant lieu à des redevances ecclésiastiques.

Les biens sont établis en "unités" non précisées; il ne s’agit sans doute pas de mesures de surface mais de bases d’imposition proportionnelles aux superficies.

L’ensemble du terroir, non compris le village, et tel que l’attestent les cartes, correspond à 148 675 "unités".

Sur ce total, les biens de l’Église représentent 53 558 "unités" soit 36% se répartissant de la manière suivante:

- Chapitre de Sainte-Croix 10 950
- Abbaye de Saint-Sépulcre 7 200
- Cure de Quiévy 3 575
- Archevêché 2 850
- Biens d’Église et des Pauvres 7 983
- Cures et églises diverses 2 650
- Chapitre Notre-Dame 925
- Béguinage de Cambrai 750
- Chapelle Sainte-Élisabeth 1 750

- Abbaye de Cantimpré 200
- Les Dames Saint-Lazare du Cateau 75
- Prévôté d’Haspres 600
- Abbaye du Verger 900
- Chapelle Sainte-Maxellende 700
- Abbaye de Fémy 9 800
- Hôpital Saint-Jean de Cambrai 500
- Le Grand Commun et
la Métropole de Cambrai 1 500
- Chapitre Saint-Géry 650 

TOTAL 53 558

Depuis avant la Révolution, le nom des rues a changé plusieurs fois. C’est ainsi que l’actuelle rue Jean Baptiste Lebas s’est appelée préalablement rue de Caudry, rue des Crats et rue de la Maladrerie. La rue Jean Jaurès et la rue Roger Salengro se sont toujours appelées Grande Rue et Petite Rue.

La place Suzanne Dubois était la Place d’Armes ou "Tarniwe" et antérieurement la Place du Petit Arbre. Il s’y trouvait un abreuvoir qui a disparu après la Première Guerre Mondiale.

La rue des Juifs n’existait pas. Un simple sentier appelé Voie du Moulin conduisait au Moulin de bois.

La rue de Saint-Quentin a toujours été désignée sous l’appellation de chemin de Saint-Quentin à Valenciennes.

La rue Gabriel Péri a porté le nom de rue de Bayon et précédemment de rue des Berceaux et de rue de Fontaine-au-Tertre.

L’actuelle rue de la place était la rue du Pont. Elle se prolongeait par la rue de Viesly qui portait à l’époque le nom de "la cavée" en raison de la configuration du chemin encaissé entre les talus qui le bordaient.

La rue Francis Lebon a porté le nom de rue de la Planche et plus anciennement le nom de ruelle du Maréchal.

Quant à la rue Émile Watremez, autrefois rue du Sac puis ruelle Jacques Daisse, elle s’est primitivement appelée ruelle du Gorlier (déformation de "Gueurieu" signifiant bourrelier).

La rue de Guise qui était la rue du Faly aboutissait à la rue de l’Erclin. Celle-ci nommée rue de Saint-Hilaire, passant par les moulins, était le seul chemin conduisant à Saint-Hilaire. (Il est bon de rappeler que l’actuelle rue des Juifs et la route de Saint-Hilaire n’existaient pas.)

Il est intéressant de noter que "le Faly" est la butte de terre située entre la rue de Guise et la rue Gabriel Péri.

L’appellation "Maladrerie" s’appliquait à l’origine uniquement à la partie comprise entre la rue Jean Baptiste Lebas, l’Erclin et la petite rue rejoignant la rue de Saint-Quentin. Il est fort vraisemblable que cet emplacement était réservé au Moyen-Age aux lépreux et aux malades contagieux vivant à l’écart de la population.

Enfin, la rue de Cambrai n’a apparemment jamais changé de dénomination.

Les autres rues actuelles, postérieures à la Révolution, ne figurent pas sur les plans des Archives Départementales de Lille.

 

L’origine du nom de la rue des Crats
(actuelle rue Jean Baptiste Lebas)

Ce nom "crats" fut inspiré, dit-on, par la circonstance suivante: Les mulquiniers de Walincourt, tout comme ceux de Quiévy, allaient régulièrement à Valenciennes pour porter leur toile et reprendre leurs trames. Ce déplacement assez long se faisait lentement car les jambes étaient alors le seul moyen de locomotion. Nos mulquiniers s’arrêtaient donc à Quiévy et faisaient étape dans une auberge située à l’angle de la rue de Saint-Quentin et de la rue Gabriel Péri.

Au retour de Valenciennes, ils avaient l’habitude de faire provision de lard qui était "fin crat" chez des éleveurs dans la rue conduisant à Caudry qui prit le nom de rue des Crats.

Les rues de Quiévy au début du XXème siècle
Cliquez sur la miniature pour agrandir la photo.


La Grand'rue


La place d'Armes et l'ancien abreuvoir

La rue des Juifs

La Grand'place et la rue du Pont

La Grand'place

L'entrée de la Grand'rue

Le Faly entre les rues de Guise et de Bayon

La rue de Cambrai

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