Les origines
En raison de sa situation dans une vallée aux versants boisés, jouissant dun climat favorable à limplantation humaine, le site du village a été occupé de façon permanente dès les premiers temps de lhumanité par des populations primitives dont lexistence sest trouvée révélée par la découverte de nombreux vestiges, en particulier des bifaces très travaillés datant du paléolithique ancien (moins 3 à 400 000 ans). Au cinquième siècle de notre ère, une invasion de WENDES ou VANDALES et de GOTHS qui avaient forcé le passage du Rhin au cours de leur migration en masse vers louest, amena une partie dentre eux à se fixer dans la Gaule Belgique et à sétablir dans la région. Ces tribus, pillant pour vivre et massacrant la population qui leur résistait, étaient redoutées, cest pourquoi certaines provinces, dont le Cambrésis, préfèrent leur accorder toute liberté dimplantation. M. H. Boone, de Cambrai, dans une étude très contestée sur la formation ethnique du Cambrésis, rapporte que ces peuplades qui se sont fixées plus précisément dans la région de Saint-Aubert, Saint-Vaast, Saint-Hilaire, QUIÉVY, Briastre, Viesly et Neuvilly avaient une réputation tout à fait détestable auprès de leurs voisins qui tenaient ces habitants pour buveurs, sournois, et querelleurs. Laccusation nest pas neuve puisquelle figure dans la CHANSON DE GESTE de Raoul de Cambrai au XIIIème siècle. Lorigine du nom de trois de ces villages, QUIÉVY, VIESLY et BRIASTRE peut être rapprochée du nom de trois villes dUkraine dont provenaient ces envahisseurs: KIEV, VIELIESZ, BRIEST. Cette interprétation est toutefois sujette à réserves de la part de certains érudits. Il est à remarquer que "les patois" parlés en dehors des sept communes précédemment citées peuvent être transcrits aisément alors que la langue dialectale des sept villages concernés ne peut sécrire que par lusage dun code traduisant les nombreuses triphtongues que lon retrouve dans le langage courant ukrainien.
Le nom de notre village apparaît dans les textes pour la première fois en 1096 dans la CHARTE du TOURNOI dANCHIN, lors de la participation de Robert le Mire, fils de Watier, seigneur de Quiévy. Au cours des périodes postérieures, le nom prit les différentes formes que voici: CHEVI, KEVI, KIEVIG, KIEUVIG, KEVI, KIEVY. Une seconde interprétation du nom le ferait provenir de deux mots latins: CAVA qui signifie cavée, chemin creux et VICUS, village, ce qui aurait donné "CAVEVICUS" à lépoque romaine, qui serait devenu ultérieurement CAVEAI, QUEVI puis KEVI, cest à dire "le village du chemin creux". |
Il apparaît difficile de recueillir avec précision des éléments de lhistoire de notre localité antérieurement au XVIIème siècle. Toutefois, des chroniques cambrésiennes rapportent le nom dun certain nombre de seigneurs de QUIÉVY parmi lesquels on peut relever : |
(1) cf. Jean le Carpentier, histoire de Cambrai et du Cambrésis, Leide, 1664 |
- Robert le Mire(2), précédemment cité, fils de Watier de Quiévy, duquel descendit, au 17ème siècle, Henri le Mire, Conseiller et Receveur Général des Droits de sa Majesté catholique le Roi dEspagne. Cette maison de Quiévy se fit connaître quelquefois sous les sobriquets de Bailliu, de Franc-homme, de Le Beau, de de Lattre et autres... - Guillaume de Quiévy qui en lannée 1199 assista à la donation de quelques bois et mancipes quavait fait Hugues de Croy à labbaye de Saint Denis, en présence de Bauduin, comte de Hainaut et empereur de Constantinople. A cette époque, on relève également les noms de Rasse de Quiévy, grand bailly du Cambrésis en lan 1266 qui fut le père dun autre Rasse dit de Lattre, chevalier allié avec Ermengarde de Sausoy (Saulzoir), de laquelle il eut Jean, Rasse et Guy de Quiévy dits de Lattre. Il y eut encore un Pierre de Quiévy, chevalier en lan 1219, un Watier, chevalier en lan 1239, des Estiennes de Quiévy en lan 1300 et 1307, un Nicaise en lan 1310, puis des Jacques, des Gérard, des Godefroi et autres qui se firent connaître par leurs libéralités dans toutes les églises du Cambrésis. Une autre famille de seigneurs était celle de Jehennet Vivien (1273) et de Jean Vivien (1293), sires de Quiévy. Notons encore quun fils puîné, Thierry, de la famille de la Hamaïde, comte du Hainaut, sétablit en 1334 dans le Cambrésis où il posséda la seigneurie de Preele (à Viesly) et épousa Agnès de Quiévy. Enfin un seigneur, Guillaume le Merchier (Mercier), avant lan 1200, épousa Guiste de Bantoux dont un fils sallia avec Isabeau de Quiévy. De leur union, naquirent Guillaume, Pierre, Watier et Renaud le Mercier. |
(2) Les armoiries de la maison le Mire se lisaient: dazur à trois besans, miroirs ou reluisans dargent. Il est à noter que le cry (cri) de ralliement des le Mire au cours des combats était "Quiévy". |
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