Quelques
curiosités historiques
| Jugement de Dieu | Procès en sorcellerie | Un testament |
En plus de la question ordinaire et extraordinaire, formes coercitives de torture, les magistrats du Moyen-Age avaient à leur disposition pour « faire apparaître la vérité « des méthodes faisant appel à lintervention divine: cétait ce que lon appelait le jugement de Dieu. Cette pratique fut courante dans notre région et cest ainsi quen lan 967, une chronique dépoque nous rapporte que: - Le jugement de Dieu par bain froid consistait à jeter laccusé dans une grande cuve pleine deau bénite, après lui avoir lié la main droite au pied gauche et la main gauche au pied droit. Sil enfonçait, on le croyait innocent; sil surnageait, cétait une preuve que leau ne voulait pas le recevoir et quil était coupable. - Une autre procédure consistait aussi à porter à quelque douze pieds une barre de fer rougie au feu, pesant trois livres ou en mettant un gant de fer sorti de la fournaise ou encore en plongeant la main dans leau bouillante pour y prendre un anneau béni. On enveloppait la main du patient avec des linges sur lesquels était le sceau du juge. On les enlevait au bout de trois jours, et sil ne paraissait point de marques de brûlure, on était absout. |
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Du 11 octobre 1664 au 9 mars 1665, sest déroulé le procès en sorcellerie de trois habitantes de Quiévy. Il sagissait de Jeanne Jacquemin, dAdrienne Waxin femme de Jean Villet et de Jeanne Vilette. Le jugement na pas été conservé mais une minutieuse énumération des frais de ce procès permet de savoir que les personnes précédemment nommées ont été condamnées pour sortilèges (maléfices de sorcières), après avoir subi la question ordinaire puis extraordinaire. Les trois femmes furent exécutées par le feu. Le montant des frais permet de relever les sommes payées aux tourmenteurs et aux exécuteurs. Le détail des dépenses engagées, dans le genre: soins après la question, fagots, billot etc., est assez révélateur de la procédure judiciaire de lépoque. Le mayeur de Quiévy en ce temps-là sappelait Jacques Loreau. La moitié des frais de jugement, payés par Monseigneur lArchevêque de Cambrai, sélevait à 779 florins, 2 patars, 9 deniers. Il faut bien dire que cette période trouble, fertile en événements obscurs faisant appel au surnaturel, a été témoin de nombreux procès de ce genre. |
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Les anciens étaient très soucieux de transmettre leur patrimoine afin den assurer la pérennité. Dans ce but, le testament était un acte important rédigé dans une forme faisant toujours appel aux mêmes termes. En voici un exemple daté du 22 janvier 1734. " In nomine Dominy amen Je Moy Estienne St Gillain me souvenant que la Mort est certaine et que son hour est incertaine ne désirant point mourir intestat et sans disposer des biens meuble que Dieu ma envoié apprès avoir recommandé mon âme à Dieu et à la Sainte Vierge patronnesse de Quiévy jay comparu devant Jean Philippe Campin maïeur du village de Quiévy Cambrésis et en la présence des eschevins dicelle Félix Deleward Michel Davaine et Antoine Waxin pour faire et passé ce que sensuis. Premièrement pour la bon amour et amitié que je porte envers Magdelaine Fouquet ma femme et pour le bon service quelle ma rendu depuis que je suis marié avec elle et que je prétent quelle me rendra encore a la venir à ce cause Je luy donne et cède tous les biens meubles que jay en ma possession ..." |
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