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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Quelques curiosités historiques

| Jugement de Dieu | Procès en sorcellerie | Un testament

Le jugement de Dieu ou ordalie

En plus de la question ordinaire et extraordinaire, formes coercitives de torture, les magistrats du Moyen-Age avaient à leur disposition pour « faire apparaître la vérité « des méthodes faisant appel à l’intervention divine: c’était ce que l’on appelait le jugement de Dieu.

 Cette pratique fut courante dans notre région et c’est ainsi qu’en l’an 967, une chronique d’époque nous rapporte que:

- Le jugement de Dieu par bain froid consistait à jeter l’accusé dans une grande cuve pleine d’eau bénite, après lui avoir lié la main droite au pied gauche et la main gauche au pied droit. S’il enfonçait, on le croyait innocent; s’il surnageait, c’était une preuve que l’eau ne voulait pas le recevoir et qu’il était coupable.

- Une autre procédure consistait aussi à porter à quelque douze pieds une barre de fer rougie au feu, pesant trois livres ou en mettant un gant de fer sorti de la fournaise ou encore en plongeant la main dans l’eau bouillante pour y prendre un anneau béni. On enveloppait la main du patient avec des linges sur lesquels était le sceau du juge. On les enlevait au bout de trois jours, et s’il ne paraissait point de marques de brûlure, on était absout.

 

Petite histoire d’un procès en sorcellerie

Du 11 octobre 1664 au 9 mars 1665, s’est déroulé le procès en sorcellerie de trois habitantes de Quiévy. Il s’agissait de Jeanne Jacquemin, d’Adrienne Waxin femme de Jean Villet et de Jeanne Vilette.

Le jugement n’a pas été conservé mais une minutieuse énumération des frais de ce procès permet de savoir que les personnes précédemment nommées ont été condamnées pour sortilèges (maléfices de sorcières), après avoir subi la question ordinaire puis extraordinaire. Les trois femmes furent exécutées par le feu.

Le montant des frais permet de relever les sommes payées aux tourmenteurs et aux exécuteurs.

Le détail des dépenses engagées, dans le genre: soins après la question, fagots, billot etc., est assez révélateur de la procédure judiciaire de l’époque.

Le mayeur de Quiévy en ce temps-là s’appelait Jacques Loreau.

La moitié des frais de jugement, payés par Monseigneur l’Archevêque de Cambrai, s’élevait à 779 florins, 2 patars, 9 deniers.

Il faut bien dire que cette période trouble, fertile en événements obscurs faisant appel au surnaturel, a été témoin de nombreux procès de ce genre.

 

Un testament

Les anciens étaient très soucieux de transmettre leur patrimoine afin d’en assurer la pérennité. Dans ce but, le testament était un acte important rédigé dans une forme faisant toujours appel aux mêmes termes. En voici un exemple daté du 22 janvier 1734.

" In nomine Dominy amen

Je Moy Estienne St Gillain me souvenant que la Mort est certaine et que son hour est incertaine ne désirant point mourir intestat et sans disposer des biens meuble que Dieu m’a envoié apprès avoir recommandé mon âme à Dieu et à la Sainte Vierge patronnesse de Quiévy jay comparu devant Jean Philippe Campin maïeur du village de Quiévy Cambrésis et en la présence des eschevins d’icelle Félix Deleward Michel Davaine et Antoine Waxin pour faire et passé ce que s’ensuis.

Premièrement pour la bon amour et amitié que je porte envers Magdelaine Fouquet ma femme et pour le bon service qu’elle m’a rendu depuis que je suis marié avec elle et que je prétent qu’elle me rendra encore a la venir à ce cause

Je luy donne et cède tous les biens meubles que j’ay en ma possession ..."

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