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QUIEVY, quatre cent mille ans d'histoire...
d'après le livre de Francis BAUDUIN et Jacques WAXIN

Avant-propos

 

Au cours de ma vie déjà longue, j’ai toujours été intéressé par l’histoire de Quiévy, la commune de mes origines plusieurs fois séculaires.

J’ai recueilli de nombreux documents auxquels je peux ajouter des souvenirs personnels remontant à l’époque de la première guerre mondiale. Mon intention initiale était de les rassembler pour les mettre à la disposition des générations futures; la mise en forme en avait toujours été différée jusqu’au jour où M. Jacques Waxin, ayant eu connaissance de la documentation que je possédais, m’a très vivement incité à effectuer cette étude, me proposant sa collaboration active et son aide pratique.

Il est ainsi devenu la cheville ouvrière de ce modeste ouvrage en prenant en charge le travail matériel et en intervenant dans l’ordonnancement et la rédaction du texte.

Qu’il me soit permis de souligner ici la part dynamique qu’il a prise dans la réalisation de cette étude. C’est pourquoi je tiens à lui exprimer mes remerciements les plus chaleureux et ma gratitude pour l’amabilité, la volonté et la ténacité dont il a fait preuve dans l’accomplissement de ce travail.

 

Préface

 

Nous assistons plus ou moins consciemment à une mutation profonde et à une transformation totale de la société humaine prise dans son ensemble. Hier encore, des cultures très différentes coexistaient dans l’ignorance totale les unes des autres. Qu’en est-il aujourd’hui?

La révolution industrielle du 19ème siècle a donné à l’homme des possibilités de contacts et de découvertes réciproques. Au siècle suivant, cette évolution s’est trouvée prodigieusement accélérée par la mise en ouvre de l’électronique et la réalisation de moyens techniques qui permettent la communication quasi instantanée à l’échelle mondiale.

Quiévy, comme les autres localités, n’a pas échappé aux contraintes de cette mutation dont l’accélération vertigineuse tend à estomper rapidement le souvenir du passé. Qui réalise aujourd’hui que des soldats originaires de Quiévy, lors de la conquête de l’Indochine à laquelle ils participaient, il y a un siècle -c’était hier- supportaient les délais d’un mois pour l’acheminement de leur courrier?

C’est pourquoi notre génération a le devoir de faire appel à des souvenirs afin de fixer quelques jalons d’une histoire locale qui s’avère être particulièrement riche.

En effet, Quiévy n’est-il pas le point de peuplement le plus ancien du département du Nord, ainsi qu’en atteste la découverte au siècle dernier d’outils en silex remontant au paléolithique inférieur ( -3 à 400 000 ans).

Les quelques faits historiques rappelés dans cette étude n’ont d’autre but que de constituer une base de réflexion, afin de nous faire prendre conscience que nous ne sommes qu’un maillon dans la longue chaîne des générations qui nous ont précédés et qui nous suivront.

S’il a pu être dit qu’un peuple sans passé n’a pas d’avenir, préparons donc un terrain favorable à la transmission de la mémoire.

Dans cette perspective, il nous a paru souhaitable de rassembler à la fin de l’ouvrage un glossaire de mots et expressions se rattachant au patois archaïque local qui n’existe déjà plus de nos jours dans sa forme initiale: ainsi, les triphtongues formant la base de notre langue parlée ancestrale sont en voie de totale disparition à l’heure actuelle. Le patois que l’on peut entendre n’est plus tout à fait cette langue maternelle savoureuse que nous avons connue. Il s’apparente davantage au picard et apparaît de plus en plus souvent comme un français déformé.

Pour terminer, nous avons pensé proposer quelques témoignages de la verve et de la poésie populaires telles qu’elles se manifestaient dans certaines chansonnettes, berceuses ou prières.

La vie de ces temps passés était bien souvent fort rude mais quelques refrains tentaient parfois d’égayer et d’adoucir les cours afin de rendre le quotidien plus léger.

 

Francis Bauduin

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