Quelques comptines, berceuses
et chansonnettes rustiques
| Une prière bien singulière |
Voici deux comptines chantées et parfois braillées par les enfants de Quiévy au début du siècle. Joséphine
alé malate Lparapuie Ala perdu sin
parapuie |
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Quelques berceuses, comme celles-ci, dorment encore dans la mémoire des anciens. Dodo, dodinette Tiot poulot Dodo min tiot poulot |
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Voici quelques chansonnettes rustiques qui raviveront peut-être certains souvenirs. As-tu vu Kikain-ne LSinfoué Vlà
lSinfoué vec sin fusiqu Les pran-nes A mau Dégan-ne Eul bal Un fé bal à
mau Caramel |
(1)Kikain-ne était le tenancier du bureau de tabac.Il habitait à lemplacement de lancienne coopérative cest-à-dire à langle de lactuelle rue Jean-Baptiste Lebas et du Chemin de Viesly. |
A une époque où les passions politiques étaient ardentes, dans les années qui suivirent immédiatement la guerre 14-18, lesprit de parodie se donnait souvent libre cours et reflétait la rivalité qui opposait les "Blancs" et les "Rouges". Une élection législative opposait un candidat de gauche au représentant de la droite : Mr Deligne, de Clary. Pour la circonstance fut écrite cette chansonnette qui pastiche allégrement un cantique catholique. Deligne ynpassra pas Ysdit Républicain Mé cné quun calotin. Ave Marie Stella Deligne ynpassra pas Sur quoi, M. Deligne "passa" et devint même ministre des travaux publics. |
Il existait, à Quiévy, un vannier dont le travail produisait des "mannes à facon", des "mannes à cuire" et des tamis. Dans la cour attenant à la maison de ce brave artisan se dressait un gros noyer ("un gogueu" en patois de Quiévy). Un jour cette arbre fut abattu. Le petit bois servit à lallumage des foyers domestiques tandis que le tronc et les branches importantes étaient utilisés à la fabrication dobjets à usage ménager : des louches, des assiettes, des cuillers et des récipients divers. Le propriétaire eut lidée de tailler aussi dans le bois un crucifix que son épouse suspendit au mur de la chambre commune. La brave et sainte femme ne manquait jamais, chaque soir, de dire ses prières avant son coucher. Agenouillée devant la croix, elle commençait invariablement la litanie de ses supplications par lexortation suivante: Frère eudnos louche à peuw ! Nsus jou po t'mère Et n'é-tu po min fiu ?"(2) ...etc...suivait la prière Cétait là le témoignage candide dune âme simple qui exprimait sa foi dune manière naïve, innocente et poétique. |
(2)Voici la traduction du prologue de cette prière : Grand Dieu
de notre noyer |
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